Malgré un potentiel agroclimatique exceptionnel et des investissements étatiques colossaux, l’agriculture guinéenne peine encore à franchir le cap de l’autosuffisance alimentaire. Pourquoi ? Entre importations massives de denrées, désengagement du secteur privé local et politiques agricoles peu efficientes, les causes sont multiples.
Dans une analyse sans langue de bois, Kalil Kouyaté, Consultant international en analyse des filières agricoles et Coordinateur National de l’AGUISSA (Association Guinéenne pour la Sécurité et la Souveraineté Alimentaire), apporte son éclairage en 1 minute 35 chrono. Un regard lucide et pointu sur les failles du système.
« Beh, pourquoi l’agriculture n’arrive pas jusqu’ici à atteindre le stade d’autosuffisance alimentaire pour certaines denrées comme le riz, le maïs, et j’en passe ? Je pense personnellement qu’il y a un problème de gouvernance. L’État a certainement fait beaucoup d’efforts. Il y a quelques années, on parle de 1 900 milliards de francs guinéens accordés au secteur agricole.
Mais effectivement — et personnellement — je ne suis pas dans le secret de Dieu pour savoir comment cet argent a été géré… Ce qui est clair, c’est qu’aucun des grands objectifs assignés au secteur agricole n’a été atteint. Les prix n’ont pas baissé sur les marchés, le pays a continué à importer massivement du riz pour nourrir la population.
Donc, on ne sait pas à quoi cet argent a réellement servi. Parce que si on investit bien dans l’agriculture, s’il y a une bonne gouvernance du secteur, lorsque des fonds de cette ampleur sont dégagés, eh bien… tout au moins, il faudrait que les prix baissent sur le marché. »
À travers ce témoignage incisif, le débat est relancé : où va l’argent du développement agricole ?
La question mérite d’être posée — et surtout, d’être résolue — pour qu’enfin, la Guinée passe d’un potentiel agricole à une puissance vivrière réelle et durable.
Facely enquêteur Sanoh, journaliste agricole !
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