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Guinée : Quand le potentiel agricole reste un vœu pieux! (Par Facely enquêteur Sanoh)

Posted on 4 août 2025

Malgré un potentiel agricole digne d’un grenier ouest-africain, la Guinée peine à faire germer les graines de son autosuffisance. Triste réalité d’un pays aux terres fertiles, aux pluies généreuses, mais à la vision agricole flétrie.

Le constat est sans appel : avec seulement 19 % de contribution au Produit Intérieur Brut (PIB), l’agriculture guinéenne est loin de tenir son rang de moteur économique. Un chiffre maigre, presque vexant, pour un pays surnommé à juste titre le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest et dont 70 % de la population vit pourtant de l’agriculture et de l’élevage.

Le 3 juillet 2024, lors des États généraux de l’agriculture et de l’élevage, le Premier ministre Amadou Oury Bah a ouvertement exprimé sa désillusion face à la lente agonie du secteur agropastoral guinéen. Son discours, à la fois ferme et désespéré, dénonçait une incohérence nationale : des terres arables en jachère, une pluviométrie abondante, mais une production vivrière en berne.

Un an après ce grand forum qui promettait un sursaut salvateur pour l’agriculture, le terrain contredit toujours les tribunes. Les cultivateurs de riz, de maïs ou de manioc n’ont vu ni politique d’irrigation concrète, ni accès réel au crédit rural, ni mécanisation à grande échelle. Dans les zones rurales, le paysan laboure encore avec la daba, tandis qu’en ville, les politiques distribuent des promesses stériles à la pelle.

Pendant ce temps, l’État et les opérateurs économiques importent chaque année des centaines de milliers de tonnes de riz d’Asie, inondant le marché local et affaiblissant la filière nationale. Les grands commerçants préfèrent engranger des profits à coup de containers plutôt que d’investir dans l’agrobusiness local, la transformation post-récolte ou la valorisation de nos chaînes de valeur.

Pire encore, les institutions de formation agricole sont en ruine, les centres de recherche agronomique tels que celui de Faranah ( ISAV ), Dalaba, CRRAB de Kankan, Koba, Tolo, Macenta ou de Bordo, se meurent dans l’indifférence totale, faute de moyens. Résultat : l’innovation agricole est en friche, et le rendement à l’hectare reste dramatiquement bas, loin des standards sous-régionaux.

À la base, les producteurs n’ont ni accompagnement technique durable, ni accès aux intrants agricoles de qualité, ni structuration en coopératives solides. On leur donne des sacs d’engrais par-ci, quelques semences par-là, souvent à des périodes non propices, puis on communique bruyamment sur les réseaux, sans réel impact dans les champs.

On dit que « l’agriculture est le poumon vital du développement », mais cette phrase semble désormais creuse, vidée de toute sincérité. Les actes ne suivent pas les slogans. En Guinée, la souveraineté alimentaire est un rêve semé dans un champ d’abandons.

Et pourtant, il suffirait d’un sursaut. Oui, d’une réelle volonté politique couplée à une planification rigoureuse : mécaniser massivement, subventionner intelligemment, financer durablement, encadrer sérieusement.

Parce qu’au fond, la terre guinéenne n’a jamais trahi. C’est la vision qui fait défaut. Et tant que ce secteur ne sera pas perçu comme un pilier stratégique plutôt qu’un terrain de promesses électorales, le paysan restera prisonnier de sa daba, et la Guinée de son éternel paradoxe agricole.

Par Facely enquêteur Sanoh, 

journaliste agricole & environnementaliste

Administrateur général Agri224.comm

Exploitant agricole

à L’ENAE/ Bordo/ Kankan

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